L’utilisation accrue de l’intelligence artificielle (IA) a déjà lancé un signal d'alarme dans différents segments. Les premières condamnations contre des institutions qui ont utilisé la technologie de manière inappropriée et illégitime ont été récemment annoncées. Pour la Société Brésilienne de Droit Médical et de Bioéthique (Anadem), les autorités doivent faire avancer le débat pour réglementer l'utilisation de la ressource, notamment dans les domaines médical et juridique.
Actuellement, au moins deux propositions sur le sujet sont en cours d'examen au Sénat. Le projet de loi (PL) n° 266/2024 valide l'utilisation des systèmes d'IA dans le travail des médecins, des avocats et des juges et détermine qu'ils ne sont utilisés que de manière auxiliaire dans la vie quotidienne des professionnels. Le contenu et les modifications du projet présenté par le sénateur Veneziano Vital do Rêgo (MDB/PB) sont en cours d'analyse par la Commission temporaire interne sur l'intelligence artificielle au Brésil (CTIA).
Le PL n° 2 338/2023, signé par le Président de la Chambre, le sénateur Rodrigo Pacheco (PSD/MG), aborde l'utilisation de l'intelligence artificielle et définit les principes généraux pour le développement et l'utilisation de ces systèmes. Son rapporteur, le sénateur Eduardo Gomes (PL/TO), affirme que l'on s'attend à ce que la question soit votée par la plénière du Sénat au cours de ce deuxième semestre. Le contenu de la proposition est également à l'étude au CTIA.
« Faute de législation spécifique, dans plusieurs cas, le pouvoir judiciaire a imposé des amendes à des entreprises sur la base du Marco Civil da Internet et du Code de protection des consommateurs. Dans le cas des professionnels de la santé, il faut éviter une interprétation d'exercice illégal de la profession avec l'IA, ou une utilisation qui dépasse les barrières éthiques », affirme le spécialiste en droit médical et président de l'Anadem, Raul Canal.
Points d'attention
Par exemple, en mettant l’accent sur la santé, le PL n° 266/2024 affirme que l’IA peut aider les médecins à préserver leur autonomie professionnelle. « La proposition modifie la loi dite Loi Médicale pour déterminer que l'utilisation de ces systèmes technologiques sans aucun contrôle médical constitue l'exercice illégal de la médecine, et il est de la responsabilité du Conseil Fédéral de Médecine (CFM) de réglementer cette utilisation » , conclut-il.