En tant que femme, l’image corporelle est une chose à laquelle j’ai pensé pratiquement toute ma vie. Pour le définir concrètement, l’image corporelle est « l’image mentale que l’on se fait de son corps dans son ensemble, y compris ses caractéristiques physiques et ses attitudes à l’égard de ces caractéristiques ». L’image corporelle est souvent évoquée en association avec l’estime de soi, car avoir une image corporelle positive ou négative peut influencer la façon dont nous nous percevons.
Ayant grandi dans un environnement chrétien, on m’a appris que nos corps sont des temples et que nous devons les utiliser pour honorer Dieu. Cependant, les pressions sociétales et les normes irréalistes décrites dans les médias ont souvent créé un décalage entre cet enseignement et l’apparence que je pensais de mon corps.
Le concept du corps « idéal » m’a constamment entouré, que ce soit à travers les magazines, la télévision ou les conversations entre amis. Ces dernières années, les médias sociaux ont joué un rôle majeur dans l’amplification de ces pressions, en présentant des versions organisées et filtrées de la réalité. Je me suis souvent retrouvé pris au piège dans un cycle de comparaison aux autres et de mesure de ma valeur personnelle par rapport à une norme de perfection irréaliste.
Naviguer dans les complexités de l’image corporelle est devenu encore plus difficile lorsque j’ai reçu un diagnostic de cancer du sein. Entre de multiples interventions chirurgicales et traitements, mon corps a été physiquement transformé d’une manière qui était loin des idéaux sociétaux enracinés dans ma conscience.
La transformation la plus profonde à laquelle j’ai été confrontée a été la perte de mes seins naturels. L’idée d’avoir un double mastectomie à 21 ans, j’avais l’impression de perdre une partie de ma féminité et de ma jeunesse. Le matin de mon opération, je me suis regardé dans le miroir et j’ai capturé mentalement une image de mon corps tel qu’il était avant l’intervention. J’ai prié pour qu’au réveil, je conserve la confiance en ma propre peau que j’avais travaillé dur pour cultiver pendant des années.
La première fois que j’ai vu mes nouveaux seins, j’ai eu l’impression de voir une nouvelle version de moi-même. Ma poitrine avait soudainement grossi de quelques tailles. Mes mamelons étaient marqués d’incisions chirurgicales qui se sont finalement transformées en cicatrices. Les expanseurs tissulaires que mon chirurgien plasticien avait placés pendant l’opération étaient durs et ne ressemblaient en rien à mes seins naturels.
Cependant, chaque changement témoigne de la résilience du corps humain et de la force et du courage qu’il m’a fallu pour gagner cette bataille. Après mes interventions chirurgicales, les pressions sociétales qui pesaient autrefois lourdement sur mon esprit ont commencé à perdre leur emprise. Les cicatrices sur ma poitrine racontaient une histoire de survie, et à mesure qu’elles guérissaient, ma relation avec mon corps aussi.
Aujourd’hui, j’accepte mon corps non pas comme un objet de surveillance sociétale mais comme un témoignage de mon parcours. La définition de la beauté que je considère désormais inclut les cicatrices, les imperfections et la force qui naît de la vulnérabilité. J’ai appris que la vraie beauté vient de l’esprit, de la résilience et de l’amour-propre. En tant que survivante du cancer du sein, je témoigne du pouvoir transformateur de l’amour-propre. Mon corps, autrefois champ de bataille, est désormais un sanctuaire – un témoignage vivant de la beauté qui surgit lorsque nous apprenons à aimer et à honorer le temple qui nous a été offert.
Pour entrer en contact avec d’autres survivantes du cancer du sein, rejoignez notre Groupe de soutien Facebook sur le cancer du sein.
Crédit photo : pixdeluxe / E+ via Getty Images