Tombé mais pas détruit

La dépression est l'un des symptômes les plus courants de la sclérose en plaques. Le taux est plus élevé chez les personnes atteintes de SEP que chez celles atteintes d’autres maladies chroniques. Les médicaments utilisés pour traiter la SEP et ses multiples symptômes peuvent également provoquer des changements émotionnels et des sautes d'humeur.

Ma lutte contre les sautes d'humeur a commencé bien avant mon diagnostic. Je ne savais pas ce qui n'allait pas chez moi. Pourquoi ai-je tout le temps réagi de manière excessive à propos de petites choses ? Les gens autour de moi ont eu beaucoup de mal à gérer mes montagnes russes émotionnelles. Je me sentais incompris, coupable.

Je n’en ai jamais trop parlé, et pourtant j’en parle ici. J'aurais aimé savoir que j'avais la SEP plus tôt. De cette façon, j'aurais eu une explication logique à mon comportement erratique. Une explication pour mes proches, plus que pour moi.

Maintenant que je sais quels sont les symptômes de la SEP et comment les identifier, mes remords ont disparu. Je ne peux pas changer le passé et, en fin de compte, je ne me suis pas fait ça. Ce n'est pas ma faute ; ça n'a jamais été le cas. Je me suis pardonné.

Une fois mes problèmes de mobilité commencés, ma stabilité émotionnelle est devenue un peu fragile. Être ambulatoire fait partie intégrante de notre vie quotidienne. Nous bougeons pour tout. Il garantit notre indépendance. Le mien s'estompait.

Je sais à quel point la SEP peut être agressive et impitoyable. J'étais paralysé. J'ai perdu la mobilité du côté droit de mon corps de la tête aux pieds. J’étais là, allongée sur un lit d’hôpital, incapable de marcher, d’aller aux toilettes toute seule, de prendre une douche… vaincue.

Je me suis battu très fort pour me remettre sur pied. J'ai mis tous mes efforts pour tout réapprendre. Le processus était ardu et terrifiant. Je me battais littéralement pour ma vie. C'était ma renaissance.

Comme le phénix, je suis ressuscité de mes propres cendres, ressortant renouvelé et plein d’espoir pour un nouveau départ. Les connaissances et l'expérience acquises au cours de ces moments difficiles m'ont appris la résilience.

Après avoir récupéré, je dois me rappeler que je suis un miracle ambulant. Chaque jour je me dis : « Je suis tombé mais pas détruit. » C’est devenu mon mantra quotidien. Ce rappel m'aide à rester concentré et à ne pas prêter attention à l'électricité statique en arrière-plan de MS.

Parfois, il semble qu’un jour soit plus difficile que l’autre. J'ai perdu mes forces et je ne peux plus me battre. « Abandonner n’est pas une option », disent les gens. Tu devrais littéralement marcher à ma place.

Être fort ou résilient ne signifie pas ne jamais se sentir brisé. Cela signifie naviguer à travers la douleur. Cela signifie blesser et saigner. C'est dans les moments les plus difficiles que nous apprenons nos plus grandes leçons. Nous ne pouvons pas avoir une peau épaisse sans quelques coupures et éraflures.

J'ai récemment réalisé que je résistais au changement. J'essaie tellement depuis des années de rester ambulatoire. «Le spectacle doit continuer», résonne sans cesse dans ma tête. Mais parfois, il faut céder.

Il faut plus de courage pour abandonner que pour continuer, car vous devrez accepter que quelque chose est tout simplement plus grand que vous. Vous n'êtes pas un lâche pour faire ça. Vous cédez juste pour vous sentir plus léger, et que mon ami est le courage.

Parfois, les choses ne se déroulent pas comme prévu. La vie nous lance quelques boules de courbe ici et là pour nous tester, ou pour nous apprendre, ou simplement pour nous divertir. Croyez-moi, le choisi un. J'ai l'impression que ma vie est une comédie. Genre, est-ce une farce ? Où sont les caméras ?

Quelle que soit la calamité de vivre avec la sclérose en plaques, je me relèverai autant de fois que possible. Je vais quand même me présenter et faire de mon mieux. Je donnerai une chance à la vie chaque fois que l'occasion se présentera.

Les épreuves et les tribulations font partie du voyage. C'est notre réaction humaine naturelle de nous sentir mal à l'aise et de résister. Mais parfois, nous devrions simplement arrêter de nager à contre-courant et laisser le contre-courant nous emmener vers des eaux plus calmes.

« Quand la vie te donne des citrons, fais de la limonade. » Pas moi, je préfère les margaritas. … Ha ha !

Crédit photo : Kittiphan Teerawattanakul / EyeEm via Getty Images